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Livraisons à domicile: qu’est-ce que le confinement a vraiment changé?

Pendant le confinement, les applications de livraison ont continué à faire le lien entre restaurants et clients. Pixabay

Les restaurants étant obligés de fermer, les applications de livraison se sont imposées pour prendre le relais. Dans cette période particulière, le top des plats livrés n’a pas vraiment changé mais les sites de livraisons se sont tout de même adaptés à de nouvelles offres et de nouvelles demandes.

« Notre top 5 des plats en livraison n’a pas vraiment évolué. » Caitline Grammont, responsable des relations presse pour Just Eat, plante le décor : confinement ou non, les Français n’ont pas modifié leurs habitudes au cours du confinement en ce qui concerne la livraison de repas. Ainsi, on retrouve les cinq mêmes plats en haut de la liste. Les deux premières places du top de Deliveroo et de Just Eat : le burger et la pizza. 

Derrière, on retrouve chez les deux plateformes la cuisine japonaise. Caitline Grammont précise : « Le burger a eu plus de succès que les plats japonais qui, sur l’année 2019, arrivaient en deuxième place. » Ce recul vient appuyer une tendance générale déjà entamée avant le confinement. En effet, l’Union des cafés, hôtels et restaurants asiatiques, interrogé par Slate, déplorait déjà une baisse moyenne du chiffre d’affaires de 50 à 60% chez ses membres au mois de février.

Derrière ces trois plats, on retrouve la cuisine healthy et le sandwich pour Deliveroo et la cuisine indienne et le tacos français pour Just Eat. Dans aucune des deux enseignes, on ne retrouve la cuisine traditionnelle française dans le top 5 des plats les plus livrés. Pourtant, selon l’étude Datalicious de Just Eat, la cuisine française traditionnelle est la cuisine qui manque le plus aux Français durant ce confinement, loin devant la cuisine chinoise, le burger, la pizza, le kebab ou encore la cuisine japonaise. 

Le changement d’habitude est ailleurs

Manon Guignard, du service de communication d’Uber Eats, note surtout un changement dans l’offre de repas livrés avec « une augmentation de 39% du nombre de restaurants sur l’application ». Elle fait aussi le constat de l’arrivée du gastronomique sur ce genre d’application : « En France, les chefs et certains restaurants haut de gamme se mettent à la livraison sur nos plateformes. »

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Surtout, Manon Guignard a noté un nouvel attrait pour la livraison de produits du quotidien. Un attrait qui a immédiatement été pris en compte par l’application : « Nous avons étoffé la sélection d’épicerie et de commerces de quartier. » Au total, les ventes de produits du quotidien (alimentaires ou non) ont été multipliées par 2,9 pendant que le nombre de commerces de proximité disponibles sur l’application augmentait de 28%. Pour certains produits, la hausse est vertigineuse : la vente de viande a été multipliée par 15, la vente de pain par 22 et la vente de pâtes par 28. 

Jonathan Philippe Lévy, consommateur habitué de ces plateformes, fait partie de ceux qui ont découvert ce type d’achats durant le confinement. « Se faire livrer nos courses, c’est quelque chose qu’on ne faisait jamais avant. Là, pendant le confinement, on se commandait 200 euros de courses toutes les deux semaines. On prenait de tout : produits frais, viande, pâtes, papier toilette.. . Tout ce qui était utile », précise t-il.

Alors, si les best-sellers de ces applications n’ont pas vraiment évolué, des changements sont tout de même apparus dans leur utilisation par les restaurateurs, les épiciers et les consommateurs.  Caitline Grammont conclut : « Le confinement a bouleversé nos habitudes alimentaires. Notre façon d’appréhender tous nos repas a été chamboulée. »

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